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lundi 22 mai 2017

LE GRAND BAL DU MARQUIS DE CUEVAS EN 1953 À ANGLET EN LABOURD AU PAYS BASQUE


BAL DU SIÈCLE EN 1953 À ANGLET.

Au soir du premier septembre 1953, 3 000 personnes invitées envahissent le golf de Chiberta, à Anglet.


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JORGE DE CUEVAS



Le marquis de Cuevas   (Jorge Cuevas Bartholin) remet au goût du jour les ballets de Monte-

Carlo, dans les années quarante, en leur insufflant tout à la fois la force de sa passion et

l’immense fortune de son épouse, Margaret  Rockefeller Strong.





Fantasque et follement mondain, George de las Cuevas de Bustillo y Teran, huitième marquis

de Piedra Blanca de Guana de Cuevas, né en 1885 à Santiago du Chili, avec un père Espagnol

et une mère Danoise, colle parfaitement à cette période d’après-guerre aussi pressée de panser

ses plaies que de rattraper le temps perdu.




Le "Tout-monde" se nourrit alors d’extravagances et de surenchères.




Au grand bal de son ami et néanmoins rival Charles de Bestegui, donné en 1951 à Venise, le

marquis répondit le 1er septembre 1953 par un grand bal champêtre au golf Chiberta, à

Anglet.




Ce dernier, qui coûta plus de quarante millions de l’époque, rassembla trois mille invités et

donna naissance à la plus grande fête jamais donnée dans notre région.




“L’événement du siècle” comme on disait alors, aussi bien pour son importance artistique que

par son caractère mondain, médiatique…et polémique !



On note à ce sujet pas moins de quinze mille articles de journaux…



La chrétienté s’en offusque et se déclare “ insultée par cet étalage de luxe barbare”.



C’est par ces mots que le Vatican avait condamné ce bal extravaguant dont l’organisateur

s’absoudra en faisant don des denrées restantes au couvent des Bernardines.



La grande Cécile Sorel s’est d’ailleurs décommandée :“Mon degré de foi chrétienne m’interdit

d’aller à cette soirée” avait-elle déclaré.



La soirée évoque une fête champêtre du XVIIIe siècle.




La machine est énorme, elle comprend des centaines de tréteaux, des parquets pour la danse.

Chaque décor, chaque scène a reçu un soin particulier.

Le marquis a veillé à tous les détails…



Son bal devra être véritablement féerique, même si, pour ce faire, il a fallu déployer des

centaines de mètres de riches et lourds velours à travers les pins, festonner le club-house de

girandoles…




La villa du golf, couverte de croisillons de bois et de lierre, semble cousine des bergeries du

Trianon, et les torchères brûlent au poing des valets espacés le long d’une large allée de sable

blond.



Trois orchestres (dont deux prêtés par le casino Bellevue) animent la soirée.



Les invitations, imprimées en sept couleurs afin d’être infalsifiables, portent la mention

essentielle : costume XVIIIe obligatoire !



Les invités sont venus, vêtus dans l’esprit de l’époque.



Le cadre grandiose convient parfaitement aux vêtements somptueux, aux soieries brodées, aux 

perruques poudrées ornées de diamants, à la lueur des torches portées par des valets de pied.



Certains invités ont rivalisé d’imagination dans leur costume et leurs atours, la palme revenant

à Zizi Jeanmaire, arrivée à dos de chameau, vêtue d’un bikini de diamants.





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ZIZI JEANMAIRE 1ER SEPTEMBRE 1953 ANGLET PAYS BASQUE




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ZIZI JEANMAIRE 1ER SEPTEMBRE 1953 ANGLET PAYS BASQUE


Elle incarnait Antinea, le diamant du Désert.

Le torero, Luis Dominguin était en Casanova, le mannequin Bettina en prêtre inca…




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TORERO LUIS DOMINGUIN ANGLET 1953


Les bijoux des invités, estimés à plusieurs centaines de millions, étaient surveillés discrètement

par deux cent cinquante policiers en livrée de laquais.



Quant au couvent des Bernardines, il avait fourni les trente moutons et les vingt vaches

parqués pour la nuit dans un enclos.




Le buffet est digne des Mille et une nuits.




Le marquis, habillé par Pierre Balmain (le front ceint d’une couronne de raisins d’or, sceptre

en main, son long manteau de pourpre ayant appartenu à AlphonseXIII) représente le roi de

la Nature avance vers le trône qui l’attend… gagne alors la scène et y annonce les entrées, dites

“entremets”, composées pour les seize buffets.





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MARQUIS DE CUEVAS ANGLET 1953



Une succession de scènes historiques ou à thème s’enchaîne qui rappellent des tableaux vivants

du XVIIe et du XVIIIe siècles, costumées et réglées comme une chorégraphie par Maurice

Escande, le sociétaire de la Comédie Française et venu tout exprès de Paris.





On passe de Fragonard aux fastes des palais de Castille, l’Orient se mêle à l’Espagne, la

Pompadour descend d’un carrosse, une bergère et ses moutons, Gabrielle Dorziat mène le

cortège d’une fantastique et débridée commedia dell’arte, et le jeune comte Guy d’Arcangues

déguisé en gentilhomme des îles, porte l’apogée du défilé vers les Antilles…




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GABRIELLE DORZIAT ANGLET 1953


En pleine fête galante, un incident mit aux prises l’ex-roi de Yougoslavie et le marquis O’Raily,

puis ce fut l’intrusion d’un anarchiste espagnol inconnu qui proféra des injures et contraria

quelque peu l’organisateur.




Avant d’ouvrir le bal, un projecteur s’alluma sur le lac, éclairant un étonnant radeau traîné

par des cygnes et portant lentement les danseuses vers la rive.





L’étoile Rosella Hightower inspirée par ces circonstances inouïes fut une princesse cygne

inoubliable, alors que George Skibine dansait l’imprudent chasseur avec une grande noblesse

plastique.





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DANSEUR GEORGES SKIBINE




Tel fut ce jour-là, le Lac des Cygnes, un spectacle ahurissant… dans un cadre qui ne l’était pas

moins. …




Le pas de deux et la musique de Tchaïkovski achevèrent de subjuguer le public.





"Ainsi valsèrent les milliardaires, jusqu'à l’aube, dans le tourbillon des satins, des dentelles et

des velours !”. Lady Oliver Harvey, ambassadrice de Grande Bretagne aura le mot de la fin :

"Ce bal efface tous les autres".




Trois mille personnes avaient dépensé cent mille francs par tête, en moyenne, pour dire :

"J’y étais".








(Source : http://adala-asso.com/wp-content/uploads/2017/02/news-146-04.pdf)



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