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dimanche 7 mai 2017

PETITS MÉTIERS DU PAYS BASQUE EN 1900 : PILOTE DE L'ADOUR


L'HISTOIRE DES CHEFS DE PILOTAGE DE L'ADOUR DEPUIS LOUIS XIV JUSQU'EN 1934.


L'origine de la création de ce poste de chef de pilotage remonte à des centaines d'années.

Le métier de pilote de l'Adour consiste à remplacer les capitaines des navires entrant et sortant 

du fleuve Adour, car l'accès du port a longtemps été très difficile du fait de la fameuse barre 

qui en protégeait l'entrée et gênait la navigation.


Voici l'histoire des chefs de pilotage de l'Adour qui se sont succédés depuis l'époque de Louis 

XIV jusqu'en 1934, telle que la Gazette de Bayonne la racontait dans son édition du 14 mai 

1934:

"Sous l'Ancien régime, et en 1692, le règlement du pilotage était arrêté par un conseil spécial de  

la Ville de Bayonne.


A cette époque, les fonctions du chef de pilotage étaient assurées par le plus ancien pilote.


Il était prescrit à tous les pilotes, lorsque les marées se présentaient le matin, de se réunir au 

Boucau, la veille au soir, dans la maison de ce plus ancien pilote, Jean de Sallenave, "pour 

convenir et résoudre entre eux le tour d'un chacun, afin de se rendre le lendemain matin, au 

commencement de la marée, chacun avec sa chaloupe bien équipée en état d'aller au navire ou 

barque qui leur aura été indiqué, à peine de cinquante livres d'amende.


  • A Jean Sallenave succéda en 1738, Dominique Sallenave, qui prit le titre de pilote-major, 
avec autorité d'"une absolue inspection sur les autres pilotes dans tout ce qui regardera le 

service."



Ce pilote-major était dans l'obligation "de se fixer au Boucau, d'y demeurer et habiter, sans 

pouvoir s'en écarter, ni absenter, sous quelque prétexte que ce soit, à peine de 50 livres 

d'amende et de répondre des dommages que son absence pourrait causer."


Il devait tenir un registre exact, paraphé par le Maire, mentionnant "les sondes et les 

changements qui surviendront à la barre."


pays basque 1900
PORT DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

pays basque 1900
PORT DE BAYONNE
 PAYS BASQUE D'ANTAN


pays basque 1900
PORT DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il lui était défendu d'entrer ni sortir aucun navire, mais il lui était enjoint "de se tenir avec sa 

chaloupe aussi près de la barre que la mer le permettra pour y faire seulement le signal aux 

navires".

Malgré la rigidité de ce règlement et tout le zèle et le dévouement qui étaient reconnus chez le 

pilote-major, il fallait bien compter avec les difficultés qui se présentaient à l'embouchure du 

fleuve; celles-ci n'apparaissant pas nettement, les récriminations des navigateurs se faisaient 

jour à cette époque, comme on les a vu se produire depuis d'une manière souvent injustifiée.

On cite notamment un rapport de M. de Pinsun, directeur des fortifications de Bayonne, en 

1786, sur un retard  qu'avaient éprouvé, cette année, deux gabares du roi, le "Gave" et la 

"Barbue" qui avaient été retenues environ trois mois au bas de la rivière.

Cependant, disait-il, les dites gabares ne calaient que 12 pieds(4 mètres) alors, disait, M. de 

Pinsun, que les sondages qu'il avait effectués auraient permis la sortie de calaisons plus élevées.

A cette occasion, M. de Pinsun annonçait d'importants projets, afin d'obtenir sur la barre 25 

pieds d'eau (8 mètres).

Hélas, ces projets et bien d'autres ont suivi sans résultats!



  • En 1797, à Dominique Sallenave succéda son fils, Arnaud Sallenave, mais le titre de 
pilote-major qui n'existait pas dans la loi du 17 octobre 1795, lui fut retiré et il prit le titre de 

pilote en chef entretenu, ayant la direction en chef du pilotage de la barre, avec un traitement 

de 860 francs par an, l'armement complet de la chaloupe lui étant fourni par les magasins de la 

marine militaire.



  • Après Arnaud Sallenave, on cite la nomination comme pilote-major, en l'an XII (1804), 
du lieutenant de vaisseau Bourgeois qui se fit remarquer par ses connaissances particulières, 

servit de conseil à la Chambre de commerce lors du projet d'établissement du Lazaret à 

Blancpignon (1805). Il prit une part active à la défense de la ville en 1814.

La place de pilote-major revint, quelque temps après, vers 1815, à Sallenave qui conserva ces 

fonctions jusqu'au 21-22 mars 1830, date à laquelle le service fut à nouveau confié au 

commandant Bourgeois.

De 1830 à 1847, avec la collaboration du lieutenant de vaisseau de Champgobert, directeur du 

port, il fournit de nombreux rapports sur la situation de l'embouchure de l'Adour et les 

améliorations à apporter dans l'intérieur du port. Il faut reconnaître qu'à cette époque, la 

question de la barre a fait l'objet d'études présentant le plus grand intérêt pour l'examen des 

projets dressés par le Service maritime des Ponts et Chaussées.



  • Au commandant Bourgeois mort en janvier 1847, succéda le 11 mars de la même année, 
son fils, Eugène Bourgeois, capitaine au long cours, commandant le premier remorqueur de la 

Chambre de commerce. Il garda le service de pilote-major jusqu'en mai 1880, date à laquelle il 

fut remplacé par le capitaine au long cours Lafont. Celui-ci demeura en fonctions jusqu'à sa 

mort, en 1899.

pays basque 1900
BARRE DE L ADOUR
PAYS BASQUE D'ANTAN




pays basque avant
BARRE DE L ADOUR
PAYS BASQUE D'ANTAN



pays basque 1900
BARRE DE L ADOUR
PAYS BASQUE D'ANTAN




pas basque 1900
BARRE DE L ADOUR
PAYS BASQUE D'ANTAN


Durant cette période, vers 1884, les mouvements d'entrée et de sortie des navires prirent une 

extension considérable, par suite de l'établissement des Forges de l'Adour, au Boucau. 

L'architecture des navires se modifia et, avec elle, l'importance de leur tonnage. Mais les 

difficultés de l'entrée du port persistaient; elles étaient manifestes, car il arrivait quelquefois 

que les "Forges" étaient sur le point de manquer des matières premières indispensables à leur 

fonctionnement.


  • Après le décès de M Lafont, le commandant Goalard est nommé pilote-major et chef de 
pilotage, par une décision du ministre de la marine nationale du 4 mai 1899. A cette époque la 

situation de l'embouchure de l'Adour se ressent d'une première amélioration résultant de 

l'exécution des dragages intensifs combinée avec la fermeture des jetées.

Cependant les nouveaux travaux, en augmentant la force hydraulique du fleuve, entraînent 

pendant les années suivantes la destruction des anciennes estacades métalliques et même de 

nombreuses ruptures sur les nouvelles digues. 

Le commandant Goalard, toujours en éveil, suit de très près toutes ces transformations, il 

apporte la plus grande vigilance dans les relevés hydrographiques de l'embouchure. Son zèle et 

son dévouement sont inlassables et il les prodigue jusqu'à la fin de la carrière, dans l'intérêt des 

navigateurs et pour la sauvegarde des biens dont il a la grave responsabilité . 

Dans ces dernières années, l'amélioration des profondeurs a été obtenue. 

Mais le problème qui se pose au point de vue de la manoeuvre demeure délicat sur la Barre, 

dans une passe étroite, parce que la longueur des navires dépasse maintenant cent mètres et 

que leur tonnage a atteint 5000 tonnes et au-delà. 

Le rôle de pilote-major exigera donc toujours des connaissances techniques exceptionnelles.

Au moment où le commandant Goalard va quitter ses fonctions, il est juste que le commerce 

maritime lui exprime sa reconnaissance pour la compétence et la vigilance, sans une minute de 

défaillance, qu'il a apportées durant 35 ans, dans l'administration du service de pilotage."

A noter que du 1er novembre 1949 au 30 septembre 1972, M Gramont a exercé la fonction de 

chef pilotage. 



(Source : Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque du 14 mai 1934)


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