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dimanche 13 août 2017

L'ÉMIGRATION BASQUE AUX PHILIPPINES

LES BASQUES CONNAISSENT  DEPUIS LONGTEMPS LES PHILIPPINES.


En effet, le navigateur Basque Juan Sébastian d'El Cano, originaire de Guétaria (Getaria en Basque) (Guipuzcoa), premier navigateur connu à avoir fait le tour du monde, a posé le pied aux Philippines en 1522.


Par la suite, les Basques ont joué un rôle important dans l'histoire des Philippines.


pays basque autrefois
LIVRE "LES BASQUES AUX PHILIPPINES"
DE MARCIANO R. DE BORJA

Les Basques apparaissent en importance aux Philippines en Février 1565, avec le premier 

Gouverneur des Iles, Miguel López de Legazpi, originaire de Zumárraga, en Guipúzcoa, 

fondateur de Manille. 

Selon les Philippins eux-mêmes, ce fut le seul bon gouverneur qu’ils eurent sous la tutelle 

espagnole. 

pays basque autrefois
MIGUEL LOPEZ DE LEGAZPI
FONDATEUR DE MANILLE EN JUIN 1571

Il fut réellement un conquistador et un pacificateur, accompagné par un autre Basque, R.P. 

Urdaneta, lui aussi Guipuzcoan. 


Mis à part ces personnages d’envergure historique, les Basques sont nombreux dans l’histoire 

économique des Philippines. 


Ils vinrent en soldats, en marins, certains commencèrent à comprendre l’importance des riches 

terres de l’archipel, ils y restèrent et fondèrent des familles. 

pays basque autrefois
VILLES AVEC NOMS BASQUES  AUX PHILIPPINES

Mais la véritable ruée eut lieu dans les années 1830-1930, cette dernière date signalant déjà un 

déclin avancé de la présence Basque, et aussi de la présence ou de la civilisation espagnole, 

résultat normal de la défaite de l’Espagne face aux USA. 

Le grand mouvement Basque vers les Philippines fut pratiquement terminé vers la fin du 

19ème siècle. 


Les Basques ont fui la Péninsule Ibérique et ses guerres napoléoniennes ou carlistes. 

Ils sont devenus riches, importants, aux Philippines. 


Mais le début du 20ème siècle annonça déjà de nombreuses richesses au Pays Basque même et 

le flot commença à se tarir. 


Déjà à cette période, les grandes compagnies avaient fini leur expansion aux Philippines. 


Les grandes compagnies comme Ynchausti (la plus grande compagnie du pays en 1933),  ou 

Elizalde sont du milieu du siècle, ainsi que les grandes Haciendas, comme la Carlota en 

Luzon, ou les haciendas de Negros. 

pays basque autrefois
FAMILLE YNCHAUSTI
PHILIPPINES


Pourtant les Basques continuèrent, chaque fois en plus petit nombre, à être capitaines de la 

Marine marchande, et ils le furent jusqu’à l’attaque japonaise en 1941. 


Certains, comme les Uriarte, de Negros, furent d’authentiques héros de la résistance


Mais depuis 1941, les "émigrés" Basques se firent plus rares. 


Par ailleurs, la nouvelle indépendance des Philippines, le 4 juillet 1946,  apporta un 

changement de mentalité, avec une priorité aux Philippins


Des difficultés furent faites aux Basques qui demandaient des permis d’immigration pour 

travailler comme administrateurs d’Haciendas. 


On fit même des difficultés aux Basques avec passeport Philippin; selon la mode du temps, “il 

faut être Philippin de cœur, mais aussi du visage”. 

Aux environs de 1950, il y avait à Manille peut-être 150 Basques, le groupe le plus important 

étant composé de pilotaris, peut-être une quarantaine. 


pays basque autrefois
PILOTARIS BASQUES ET PHILIPPINS
PHILIPPINES


Ce groupe, soumis à un renouvellement constant, menait grande et joyeuse vie, étant les chéris 

de ces dames de la haute société philippine. 


Les noms étaient bien du Pays Basque, Aguinaga, Larrabeiti, Eiguren, Andonegui, Recalde, 

etc....et les personnages étaient également bien variés. 


  • Larrabeiti, courtier d’assurances au port distingué toujours impeccablement habillé, 
grand patriote Basque, et survivant miraculé des brutalités japonaises, résistant, risquant 

des tortures et la mort. 


  • Eiguren, grand avocat d’affaires, intellectuel et solitaire, brillant et mystérieux. 


  • Les pilotaris, superbes athlètes qui parfois se laissaient aller à une vie de facilité et 
débauche avec les chauffeurs des grandes dames de la société de Manille venant 

les chercher à la sortie du fronton ou du restaurant. 


Dans les ordres religieux, particulièrement parmi les Capucins, la présence Basque fut assez 

importante et il y eut aussi Monseigneur Olano, évêque de Guam et originaire de Tolosa en 

Guipuzcoa, de 1935 à 1941. 


pays basque autrefois
MONSEIGNEUR OLANO AUX PHILIPPINES DE 1935 A 1941


Dans l’île de Bicol, il y avait une trentaine de Basques, petits propriétaires de plantations de 

coco, et aussi quelques agents commerciaux des grandes compagnies type colonial. 


Il y avait aussi  parmi la communauté des Basques présents aux Philippines quelques 

personnages, par exemple Buenaventura Erkiaga. 


M. Erkiaga arriva aux Philippines vers 1912 de Lekeitio en Biscaye, fils presque illettré d’une 

humble famille de pêcheurs. 

En dix ans, il avait acquis une fortune assez respectable en s’établissant comme intermédiaire 

pour la vente de copra aux USA. 

Cette fortune, il la perdit et la refit plusieurs fois. 

Entré en politique, il fut un ami du Président Quirino (Président de 1948 à 1953), avec qui il 

jouait au poker. 

Grand lecteur, il lisait tout mais digérait mal, ce qui faisait de lui un homme étrange, mais 

plein de charme. 

Il créa à Legaspi, aux Philippines, le Collège et l’Université, voulant inculquer aux Philippins 

les vertus Basques, et surtout une, la principale, qu’il disait en anglais, “Dependability”. 

C’était certainement l’homme le plus important de Legaspi. 


En dehors de Manille, c’est l’Ile de Negros qui avait  la plus importante colonie Basque. 


C’était l’île de plantations de sucre avec la plus forte tradition de propriétés et 

d’administrateurs Basques


Dans les années 1950, s’ils étaient propriétaires, ils disposaient de moyens forts aisés, et s’ils 

étaient administrateurs, ils règnaient en maîtres et seigneurs sur des centaines ou milliers de 

personnes. 


Grands seigneurs de style féodal, vivant loin les uns des autres, ils se recevaient comme de la 

même famille, mais d’une façon absolument inexcusable ils se réunissaient tous le jour de 

Saint Ignace de Loyola, Saint Patron de Guipuzcoa et de Biscaye. 

A Davao, il y eut quelques employés Basques. 


L’un Echevarria, caché sous les Japonais, survécut miraculeusement et était une des 

personnes les plus riches de l’île. 


La guerre civile en Espagne divisa les Basques, surtout les Navarrais contre les autres, et aux 

Philippines il en fut de même, et les divisions durèrent assez longtemps. 

Aux Philippines,  les Basques ont toujours représenté une petite quantité, (et les Espagnols 

aussi) par rapport au nombre des Philippins. 

Au contraire du cas de l’Amérique du Sud où ils furent nombreux pendant des siècles. 

Et il n’y eut presque pas d’émigration de la guerre civile de 36-39. 

De toute façon, l’époque héroïque de “Filipinas” est terminée pour les Basques, et elle aura 

duré un peu plus d’un siècle. 


Les conditions politiques changeantes le problème des langues, dialectes variés, disparition de 

l’espagnol, arrivée de l’anglais, changements vers des formes anglo-saxonnes de droit et 

d’organisation politique, tous ces facteurs et d’autres en ont terminé avec l’émigration Basque 

aux Philippines. 


(Source : http://hedatuz.euskomedia.org/3051/1/08079081.pdf et http://www.persee.fr/doc/arch_0044-8613_1986_num_31_1_2278)



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